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Csar à l'école - un "matériel pédagogique"... un peu particulier

Csar à l’école

 

         Rendez-vous compte, mais rendez-vous compte !!!  Tout elle me fait faire celle là !  Tout !  D’abord, elle m’oblige à me lever tôt, à faire des kilomètres en voiture pour aller passer la journée enfermé, à me faire tâter, admirer…  Bon admettons encore que c’est pour lui faire plaisir, et que finalement j’y vois tout mes copains. 

Non contente de cela, elle me balade en train, en tram, en métro, en ascenseur… Et bientôt ? En tapis volant, peut être ?  Mais là maintenant la coupe est pleine.  Sa dernière invention ? Je vous la donne en mille ….

Elle m’a emmené à l’école ? OUI Monsieur, MOI A L’ ECOLE !!!!  Même pas une école pour chien (d’ailleurs, j’estime bien sincèrement que je n’ai rien à y faire), mais tout « simplement » à l’école de ses cours du soir.  Vous ne le savez peut être pas, mais elle aime ça, les cours du soir.  Sa dernière folie en date, c’était d’apprendre à enseigner.  Elle suit des cours de pédagogie. 

Et ce jour là elle n’a rien trouvé de mieux que d’inculquer à ses petits camarades toute la magie des lévriers.   J’ai donc eu droit à un lessivage en règle de toute ma toison, un brushing à la brosse douce, un coupe du tour de l’oreille, et même de mes pieds.  Evidement, un pschitt-pschitt d’huiles essentielles.  Pire que pour une véritable expo.  Je doit être irréprochable qu’elle a dit (et elle, elle y est, irréprochable ?)

Bon, comme je dois quand même vous avouer que je l’aime, j’ai été sublime, comme « matériel pédagogique »  : élégant, charmeur, propre, et tout et tout.  Egal à moi même finalement.  J’ai bluffé tout le monde par ma taille, et surtout le premier qui a posé la question à 10 Euros : combien il mesure ? Tilt, le mètre ruban est sorti de sa cachette et c’est Christophe (le prof de péda) qui s’y est collé.  Verdict : 87 cm. Pour le reste, elle a présenté les différentes sortes de lévriers avec l’aide du programme PowerPoint.  Et à la fin de l’heure, les élèves n’ignoraient plus rien du groupe 10.

Pour tout cela, j’ai quand même eu droit à un os tout neuf en peau de buffle.

De toute façon, je les ai bien eu. 

Tous ceux qui ont touché ma fourrure de soie, ma musculature puissante, ont reçu très délicatement un « implant ».  C’est une petite lumière, qui, à chaque fois qu’ils croiseront un lévrier sur leur chemin, sera réactivée, de plus en plus fort, jusqu’au jour ou…  Ils craqueront eux aussi pour la vie auprès des Grands Seigneurs.

Et puis là, ils apprendront.

Comme vous l’avez vous même vécu lorsque dans le fond de nos yeux de jais, vous contemplez 12 000 d’histoire.  Ils apprendront.  Ils reconquerront leurs instincts ancestraux. 

Et ils sauront. 

Ecouter dans le murmure du vent, le bruit des  feuilles froissées sous le pas des chevaux, le jappement heureux des chiens, les cris des redoutables piqueurs.   Le souffle court, la tête en feu, ils sentiront dans leurs chairs les muscles endoloris après une journée de course. Et au plus profond de leur âme, la joie et l’immense bonheur de se retrouver bien au chaud après le travail accompli.  En aimable société de gens et de lévriers bien nés.

Comme je suis de caractère aimable et sans rancune, les voici en photo, les Braves de la classe de Pédagogie 2004/2005, avec la vedette du jour  (c’est à dire, Moi, bien sûr).

Si elle a eu des beaux points, j’y suis certainement pour quelque chose : ma denture étincelante n’ayant pas manqué de faire pencher le jury du « bon côté » de la balance…