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Paroles d'Arbres - concilliabule après une journée Lévrier

PAROLES D’ARBRES….

 

 

         Ce 30 mai, je suis à la recherche d’un peu de calme.  Après le marathon de ces dernières semaines, j’ai un grand besoin de descendre en moi-même.  Direction, Castel Saint Pierre, pour retrouver mes  Grands Amis.

         Il fait frais.  Je marche posément jusqu'à la rencontre avec Chêne.  Bien à l’abri, enroulée entre ses trois troncs, je fais silence.  Seul le bruit de ma respiration fait écho aux pépiements et gazouillis des oiseaux…

         J’aimerais dormir.  Impossible.   Grand conciliabule entre les arbres !  Quel tintamarre !   Hé bien, quelle est la cause de toute cette agitation ?

         Dis donc, dit Chêne, tu ne crois pas que tu en es un peu responsable ?  Ce n’est pas pour dire, mais ce fut une superbe journée !  Et tu voudrais qu’on ne t’en parle pas ? Le Soleil était de la partie, les Gens avaient l’air tellement heureux, les Lévriers étaient si beaux, si paisibles, si tranquilles.

         Pour cela oui, répond Platane.  Tu crois qu’ils se souviendront que je soigne les problèmes de peaux, et que mon amie Aubépine s’occupe des problèmes de cœur ? De tous les problèmes de cœurs ?         Que le grand tronc de Séquoia réchauffe lorsqu’on s’adosse tendrement contre lui, que Marronnier fait les jambes légères, légères ?  Que Bouleau est une essence de Lumière et qu’en lui, tout est bon ?

         Hé !  Les Gars, dit Erable, vous avez vu, ce grand Borzoï à la fourrure « soir d’automne », il a la même couleur que moi en octobre.  Et ce tout petit Lévrier Italien, et ce Saluki au regard si tendre, et ce couple d’afghans fauves, et ces grands Irish ? Vous croyez qu’ils reviendront chez nous?  Ils sont tous très sympathiques, en tout cas.  Et très propres !  Pas un papier par terre, pas une  crotte abandonnée, vraiment de Grands Seigneurs.

         Oui, ils reviendront, je vous le promets.  Et je suis certaine aussi qu’ils ont appris pleins de choses.

         Nous, les Marronniers, avons aussi appris pleins de choses.  Nous avons bien entendu les propos et conseils du Monsieur, qui jugeait les Borzoïs et Salukis.  Et nous l’avons aidé à notre façon, en le protégeant des rayons trop ardents du Soleil avec notre ramure.

         Moi, dit Bébé Noisetier, avec ma petite taille et ma discrétion, j’ai surpris un très charmant tableau…. 

         « ? »

         La nage souple d’un merveilleux Borzoï tout blanc, se rafraîchissant aux étangs… un rare instant de magie et de poésie, sous Soleil couchant, qui saupoudrait le Parc de ses dernières paillettes rouges.

         Poésie tu dis ? Moi, dit Pin, en regardant discrètement par les fenêtres de la chapelle, j’ai pu me rendre compte que l’ Homme peut vraiment réaliser de jolies choses.  C’est quand même chouette, l’Art !  Si nous avons aussi très souvent inspiré l’ Humain, les Lévriers ne sont pas en reste. Que de belles statues, peintures et créations !

Et nous les Aulnes, et les Frênes, et les Charmes, et les Ormes, nous sommes sidérés de la vitesse et de la technique de chasse de ces Lévriers.  Epoustouflants !

         Ce qui est époustouflant, dit Eglantier (Rosa canina en latin – ou Rose des Chiens ) c’était d’entendre le système de communication que toute cette joyeuse assemblée a mis en place.  Ce 29 mai à Beauraing, les Lévriers et leurs propriétaires ont parlé un langage  universel.  Celui du cœur.  Et cela, c’est la plus belle réussite de cette journée !

         Et nous, tous les Arbres, vous embrassons très forts et espérons vous voir l’année prochaine !        

C’est quand même moi qui aurait le dernier mot rappelle Chêne, et j’en profite pour leur souhaiter de voir la Forêt qui pousse plutôt que l’Arbre qui tombe.

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